Extraits

Nous avons tous été touchés par la pandémie du coronavirus. Confinés chacun dans sa maison. Limités dans nos déplacements et nos relations avec l’extérieur. Habités par des sentiments d’inquiétude et d’angoisse peut-être.

Plusieurs hypothèses sur l’origine de ce virus sont soulevées : provient-elle d’un animal? D’un manque d’hygiène? ce virus serait-il une fabrication génétique par des humains pour démontrer quelle nation est la plus grande puissance économique du monde?

Cette grande épreuve qui affecte l’humanité entière nous interpelle et nous renvoie à nous-mêmes. On se questionne sur nos propres comportements humains, sur nos valeurs et nos décisions. Ce petit virus est arrivé par surprise alors que nous étions enfermés dans nos habitudes personnelles et sociales sans en soupçonner les éventuelles conséquences.

De nombreux discours, notamment ceux du pape François, critiquent ce que notre société est devenue, trop axée sur le néocapitalisme et la croissance économique. Questionnons-nous sur nos désirs matérialistes, de surconsommation, sur l’argent et le pouvoir qu’une minorité d’humains se garde égoïstement alors que d’autres sont privés de l’essentiel. Comment traitons-nous notre planète et comment nous traitons-nous entre humains? Une belle occasion nous est donnée pour remettre en place de vraies valeurs humaines et spirituelles. Serait-ce le temps de redonner à Dieu la place qui lui revient?

L’expérience humaine nous apprend que c’est à travers les épreuves traversées ensemble que surgit le meilleur de l’être humain. Cette douloureuse expérience nous ramène à notre vulnérabilité et à notre fragilité. Nous avons aussi été témoins de beaux gestes de solidarité et de partage. L’impressionnante réaction de la majorité de la population mondiale a fait apparaître une pandémie de charité et de prière.

Une pandémie de charité s’est mise à combattre ce virus en prenant la défense des victimes. Il suffit de nommer ces initiatives locales qui, grâce entre autres aux médias sociaux de même qu’à la volonté des jeunes de s’en sortir ensemble, à la générosité qui se cache dans le cœur humain, à tous ceux et toutes celles qui croient au pouvoir de la solidarité, à cette puissante force d’amour qui habite les cœurs des bénévoles et des artistes.

Une autre pandémie est apparue : celle de la prière. Force invisible, mais puissante. Des liens de communion se sont développés entre croyants. Le spirituel a refait surface et on s’y accroche. Ne pouvant pas nous rassembler pour célébrer même les fêtes pascales, des chaînes de prières se sont développées et des initiatives nouvelles ont fait leur apparition invitant à faire de notre isolement un espace de communion et de fraternité qui stimule notre espérance. Nous avons prié pour toutes les victimes de ce virus, pour les défunts, les familles, le personnel soignant, les chercheurs et les intervenants à tous les niveaux qui cherchaient à soulager la souffrance et la peine des autres.

Au cours de notre neuvaine à Saint-Antoine, portons dans la prière ces intentions et rendons grâce pour ces témoignages de charité. Bon saint Antoine, fais-nous retrouver le vrai sens et la valeur de notre vie sur terre.

Frère France Salesse, capucin recteur

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